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Dégâts de gibier : jusqu’à quand ?

Avec plus de 4 500 sangliers et plus de 4 200 choucas prélevés en 2024 dans les Côtes d’Armor, la situation est particulièrement problématique pour l’activité agricole. Au-delà des pertes économiques considérables, les agriculteurs sont confrontés à une véritable usure psychologique. L’absence de solution de régulation efficace et d’indemnisation réelle du préjudice subi inquiète au plus haut point. Face à l’activisme des organisations de protection de la nature, il devient urgent que les pouvoirs publics se positionnent clairement en faveur d’une régulation des espèces qui nuisent au développement des activités agricoles.                                                                                                 

 

Interview croisée   

Cédric Tranquard, président de la commission Faune sauvage de la FNSEA 

Bernard MOGENET, président de la FDSEA des Savoie

Jean-Baptiste Goutte, administrateur de Jeunes Agriculteurs   

Loïc SCALABRINO, secrétaire général adjoint de JA 

 

  • Quelle réponse apportez-vous aux agriculteurs qui subissent les attaques d’espèces protégées sans capacité de pouvoir se défendre efficacement et sans réparation du préjudice subi ?   

 

Loïc SCALABRINO : Les FDSEA et JA départementaux sont aux côtés des agriculteurs pour les aider économiquement et les soutenir psychologiquement. Nous agissons collectivement avec nos associations spécialisées pour obtenir des mesures de régulation et une juste indemnisation des dégâts causés aux agriculteurs.   

 

Cédric TRANQUARD : Nous avons aussi travaillé d’arrache-pied pour que les pertes indirectes soient réellement prises en compte. Le gouvernement doit réviser ses processus d’indemnisation et débloquer une enveloppe financière suffisante. L’Etat doit assumer un véritable soutien moral à la profession : les travaux de la MSA sont très clairs sur les risques psychologiques que génère la prédation.  

 

  • Comment FNSEA et JA interpellent les pouvoirs publics sur la détresse des éleveurs prédatés ? 

 

Bernard MOGENET : On a des positions très fermes et on confronte l’État à la réalité en invitant ses représentants sur le terrain. On fait constamment pression pour qu’ils assouplissent le système et ne flanchent pas devant les ONG environnementalistes qui attaquent en justice leurs décisions.  

 

  • Face aux aspirations écologiques de la société, quelle réponse apporte l’élevage extensif ?   

 

Loïc SCALABRINO : On entend souvent des raccourcis grossiers tels que “protéger les prédateurs égale protéger la biodiversité”. Par l’entretien des paysages, l’élevage favorise le stockage du carbone, limite les risques d’avalanche et d’incendie.  Sa disparition entraînerait un ensauvagement des territoires, la fin de l’économie rurale et appauvrirait terriblement la biodiversité.   

 

Bernard MOGENET : On encourage l’élevage en plein air au titre du bien-être animal, mais on traumatise les troupeaux en leur imposant la prédation. Et sur ce plan-là les animalistes sont étrangement silencieux. Résultat, on rentre les bêtes faute de solution pour les protéger, on perd en productivité et en qualité. Quelle incohérence !                                                                                                                                                                                   

 

Acquis syndicaux :                                                                                                                                                                                                           

 Possibilité de tirer le sanglier autour des parcelles agricoles en cours de récolte.

 Possible extension de la période de la chasse aux sangliers en avril et mai.